Dans ce premier article sur les embarcations de type wakeboat, nous vous présentons deux études faites par des universités au Québec.
Mais avant d'aborder ces deux études, tout près de chez-nous, en 2013, l'Association des Propriétaires du Lac Sept-Îles (APLSI) a produit le film intitulé « RÉFLEXIONS », qui présente le lac sous tous ses angles. Vous découvrirez en image l'impact des activités humaines au cours des dernières années, et comment l'APPELSI et ses partenaires s'impliquent pour protéger ce milieu de vie privilégié. Bon visionnement !
Première étude
À quelle distance devraient se déplacer les bateaux de type wakeboat par rapport à la rive?
Des travaux de recherche ont été effectués en 2013 par un groupe de recherche de l’UQAM, avec un rapport, intitulé « Projet d’évaluation de l’impact des vagues créées par les bateaux de type wakeboat sur la rive des lacs Memphrémagog et Lovering ».
L’objectif de ce projet était de développer un cadre scientifique permettant de valider l’existence, l’ampleur et les modalités des impacts des vagues surdimensionnées engendrées par des wakeboat.
Cette étude suggère de réglementer le passage des bateaux de type wakeboat sur les lacs à au moins 300 mètres des rives, (environ 1000 pieds) des rives pour prévenir l’érosion. L’étude analyse aussi la remise en suspension des sédiments mais ne définit pas de limite de profondeur à respecter.
“Les principaux résultats de la recherche sont les suivants : Tous les passages de wakeboats induisent une augmentation significative de l’énergie contenue dans les vagues qui atteignent le rivage, en moyenne par un facteur de 4. L’impact des passages de wakeboat est directement et inversement relié à la distance entre le passage et la rive. Des trois différents types de vagues produites par un wakeboat, les vagues de wakesurf sont celles qui causent le plus grand impact lors de leur arrivée au rivage (1.7 fois plus élevé que les vagues d’un bateau en déplacement normal). Les passages de wakeboat ont un impact plus grand sur les rivages ayant une pente accentuée que ceux ayant une pente douce. Nos données démontrent que l’énergie produite par le wakeboat se dissipe complètement avant d’atteindre les berges (et n’ont donc pas d’effet significatif) lorsque les passages de wakeboats se font à 300 m ou plus de la rive.”
Deuxième étude
À quelle profondeur les vagues produites par les wakeboat sont-elles négligeables?
Une étude réalisée par l’Université Laval en 2015 apporte une réponse assez précise. En termes de profondeur, les résultats permettent de montrer qu'à faibles et fortes vitesses (5 km/h, 10 km/h et vitesse maximum), les embarcations motorisées en général ont un impact limité sur la colonne d'eau, n’excédant pas 1 à 2m de profondeur. Les pratiques de « Wake surf » et « Wakeboard » quant à elles, impactent la colonne d’eau jusqu’à 5 m. Cette perturbation a également été quantifiée dans le temps, permettant de déterminer une durée variante entre 70 et 80 secondes.
Concernant les vitesses, celles-ci sont supérieures à 0.1 m/s jusqu’ à 5m pour le « Wake surf » et 4 m pour le « Wakeboard ». Ces vitesses sont théoriquement susceptibles de transporter des particules de 50 µm de diamètre.
Dans les conditions étudiées, la pratique du « Wake Surf/Wakeboard » a donc le potentiel d’impacter la colonne d’eau et de remobiliser des sédiments de fond jusqu’à 5m pendant plus d’une minute. La moitié du bassin sud du Lac St-Joseph a une profondeur d’environ 5 mètres. (Voir carte bathymétrique ci-dessous).
Au lac Saint-Joseph, Fossambault, ville de lac Saint-Joseph, ainsi qu'APPELSJ travaillent pour trouver des solutions, par exemple, l’établissement des corridors dans le lac réservés spécifiquement pour le wake. Ces corridors répondraient aux exigences scientifiquement établies pour protéger le lac (300 mètres du rivage et à un profondeur de plus des 5 mètres). À suivre!
Pour mieux comprendre les profondeurs de notre lac, veuillez suivre le lien suivant.
Article écrit par notre administrateur Marc Voyer.